27 mars |
Ma saison de raquettes s'est terminée hier dans la réserve faunique des Laurentides après un long et rude hiver avec un joyeux feu sur les rives enneigées du lac Forestier. L'hiver ne serait pas le même au Québec sans cette activité ressourçante. Incontournable pour ma part la pratique vivifiante de la raquette hors piste. À proximité de Québec nous avons la chance de profiter d'une multitude d'endroits sauvages. Une heure suffit au maximum pour dénicher des paradis naturels méconnus de la plupart des randonneurs. Ma région de prédilection pour le plein air demeure incontestablement Chaudière Appalaches. La gentillesse des gens, l'accès à un immense territoire diversifié d'une douceur effroyable et d'une campagne sillonnée de forêts et de rivières m'enivre. Toutefois je trouve l'hiver trop long à Québec, plus rien ne m'y attache avec autant d'acharnement toute l'année.
Mon terrain de jeu à compter des prochaines semaines et des années ne sera plus le même. Profitant d'une bonne santé devant cette retraite bien méritée je m'absenterai de plus en plus afin de jouir de la vie sous des cieux plus cléments. Il m'est difficile de vieillir ici dans ce climat hivernal et sa morosité obstruante. J'ai besoin de me ressourcer d'horizons, de cultures et d'échanges variés, voilà le projet devant lequel je m'enthousiasme à ce jour. Trop d'immobilité me lasse et je ne veux pas ruiner ma peau à travailler. Je rêve de parcourir à vélo et à pied des terres fraîches et envoûtantes. "Il faut oublié aujourd'hui les vieux chagrins, car l'air est frais et les montagnes sont belles. Je vais sortir, cela va ôter ma fièvre". Thomas de Quincy.
Sur le blogue d'une connaissance il est écrit ce qui résume mes impressions parfois; "une bouteille d'eau chez Costco coûte 0,35$, au supermarché 0,60$, au bar 4$, à l'hôtel 6$, à l'aéroport 8$. La bouteille et la marque ne changent pas, c'est la même bouteille. La seule chose qui change c'est l'endroit où je la consomme. Chaque endroit donne une valeur différente au même produit. Donc, quand j'ai l'impression que je ne vaux rien . . . je change de place".
25 mars|
"L'histoire est riche en exemples de civilisations qui ont connu l'ennui des froideurs académiques pendant certaines phases de leurs évolutions, mais ont retrouvé une exubérance créatrice quand les circonstances les ont forcées à se retremper dans la nature. Le chemin qui mène au paradis est lui-même le paradis". J'avais noté ce texte il y a un an, j'adhère entièrement à ces propos. Ces temps-ci je parle du monde absurde, de l'absurdité pour décrire l'action des hommes, la guerre, la manipulation et la propagande. La loi du plus fort est-elle censée approuvée nos gestes? Lorsque confronté à sa propre survie ou ses intérêts les gestes absurdes surviennent. En premier lieu l'opprimé ou, celui qui croit l'être, lève le drapeau blanc et ensuite de vives réactions peuvent éclatées. Il en est de même pour le suicide. La loi du plus fort permet une distorsion de la réalité incluant les règles de droite. Les lois existent afin de ne pas établir ses propres règles basées sur des intérêts personnels ou idéologies incohérentes. Albert Camus dans son livre Le mythe de Sisyphe raconte "la lassitude est à la fin des actes d'une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience. Elle l'éveille et elle provoque la suite. La suite c'est le retour inconscient dans la chaîne, où c'est l'éveil définitif". Albert Camus a écrit ce livre pour traiter du raisonnement et du travail absurde de l'homme.
Le matin en allant chercher Marie France ça n'allait pas du tout et son étonnement fut grand de constater la couleur verdâtre de mon visage et mon silence étrange devant mon malaise grandissant. Ça débute bien des vacances n'est-ce pas? Après avoir traversé la frontière américaine avec beaucoup de misère j'ai perdu connaissance dans un "fast food" au bord de l'autoroute. Je me suis réveillé à l'hôpital avec du sérum dans le bras et Marie France à mes côtés. Je ne lui avais à peine dit quelques mots hasardeux. Elle ne pouvait rien dire à mon sujet aux infirmiers ne me connaissant pas du tout, mon nom au strict minimum Entretemps le groupe m'attendait au camping. On a communiqué avec eux leur mentionnant d'acheté quelques provisions tout en débutant le programme. Le lendemain accablé de fatigue je me rendis avec Marie France et son vélo rose vers le camping retrouvé le groupe en ayant acheté de la bouffe pour le groupe au préalable car c'est moi qui devait préparer les déjeuners et les soupers. Comme si de rien n'était, le lendemain je poursuivi le circuit en gravissant le mont Greylock à vélo, le plus haut sommet du Massachusetts. Évidemment tous n'ont pas réussi cette escapade dont Marie France qui était drôlement assommée de cette histoire. Je ne l'ai jamais revu après l'avoir déposé dans un bouchon de circulation monstre à Montréal quittant mon auto minuscule sur son vélo rose et ses longs cheveux rouges.
24 mars|
Avec trop de solitude ma pensée se heurte avec elle-même et devient parfois une prison. L'homme est un animal social. Combien de fois ai-je entendu des gens exprimer leur ennui à la retraite? Il faut la vivre et la ressentir pour comprendre son sens. Un travail de pleine conscience sur soi-même s'avère incontournable à différentes étapes de l'existence. Tout ce qui est remis à plus tard doit être considéré sur le champ dorénavant. Il vient un temps où l'on ne peut plus remettre à plus tard la métamorphose stagnante au profond de soi. Il n'est plus possible de fuir la réalité lorsque le corps émet des signaux. Plus jeune je me serais frénétiquement activé dans le sport, le travail ou les projets. Depuis peu j'ai appris à me poser, réfléchir et méditer. J'ai appris à lâcher prise, faire des deuils et rechercher des forces insoupçonnées qui m'habitent pour compenser les pertes de ma jeunesse. J'ai trouvé ce blogue par nécessité sur mon chemin qui m'accompagne et me soutient. En réalité je suis allé à ma propre rencontre qui me permet de faire le point et d'arrêter les turbulences de ma vie active.
La dualité nous habite tous à différents niveaux. Faire la paix entre ces deux identités conflictuelles et relatives calme mon esprit agité. L'égo et mon vrai moi se querellent sans cesse dans de multiples contradictions et culpabilités. Pour arriver à me défaire de cette souffrance je m'observe comme si j'étais à l'extérieur de mon corps. Je ne juge plus et ne m'agite plus en observant le fil de mes pensées comme les nuages dans le ciel. De profondes respirations par le ventre sont présentes, refuge des émotions. Je laisse ainsi pénétrer les couleurs de l'ar-en-ciel. Curieusement le simple fait de décrire ma méditation m'apaise au plus haut niveau. Je suis de nature anxieuse car je lui ai offerte l'élan inconsciemment il y a très longtemps à une époque troublante. La constance des soucis agit sur les forces du subconscient de même que la joie. Je comprends maintenant que je dois regarder les choses en face sans juger et renier. Je suis ambitieux car je possède le désir de relever des défis malgré la retraite. Le plus grand est de m'extirper impunément du regard d'autrui sans tomber dans le sentiment de vide et d'isolement. Les liens nourrissants et équilibrés sont fragiles et doivent s'effectuer dans le respect et la maturité. Avant d'aller vers les autres je dois inévitablement faire la paix avec moi-même sans trop être dur envers moi-même. "Il ne faut jamais finir un voyage, seulement l'interrompre. Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route" disait Bernard Giraudeau.
20 mars |
17 mars |
Aussi loin que je me souvienne les tempêtes se sont présenter pour la St Patrice, ma mère adoptive aurait eu 109 ans aujourd'hui, j'ai pensé à elle, à son amour envers moi. Françoise Giroud écrit "que le désir de domination, il est féminin autant que masculin, constitutif de tout être humain à des degrés divers. Ce sont les moyens qui diffèrent. Les femmes en ont une assez belle palette". Le rythme auquel se multiplient les femmes solitaires aujourd'hui est effarant. De nos jours les hommes et les femmes recherchent de nouveaux contrats pour vaciller ensemble. De nos intransigeances nous risquons de verser dans une société très dure, des femmes seules et autoritaires, où les hommes bientôt se consoleront avec des poupées robotisées et virtuelles. Les faits aujourd'hui est que de ravissantes femmes de ma génération, s'ils en restent, se révèlent de véritables machas dans leurs inconduites, elles mêmes qui reprochaient aux hommes de jadis leurs inconvenances. Serais-ce la peur de l'inconnu, du repli sur soi-même et des préjugés qui indisposent ces personnes résolument renfermées dans leur complaisance? Les jeunes aiment le changement et l'aventure, les vieux l'inverse. Ces sujets j'en ai longuement parlé, je préfère maintenant éviter ces réflexions ayant hissé le drapeau blanc. Je choisis davantage mes combats aujourd'hui, mon pouvoir et mes tentatives sombrant dans d'amères désillusions devant cette culture automatisée et hermétique. J'ai passé l'âge de me recréer et de m'illusionner par les images et les citations rabâchées à la mode. Cela est peut être le lot des personnes avançant en âge? Néanmoins mon regard porte encore vers l'ouverture du coeur et heureusement encore de la chair.
16 mars |
Cette semaine j'ai passé à travers un énorme souci. La chance me poursuit depuis mon enfance malgré l'adversité et les épreuves. Il n'y a pas que cette chance qui m'accompagne, caractéristique du "poisson" mon signe astrologique, mais le travail accompli dans la résilience. Ce souci qui a duré une trop longue semaine c'est réglée enfin à l'aide d'une lettre minutieusement composée et acheminée à la direction... la veille. Le lendemain mon problème s'est dissipé subitement par l'attention descriptive portée à ma lettre et sa composition judicieuse. Dans la réponse affirmative on reconnaît les préjudices à mon égard, la situation s'étant manifestement rétablie. Aujourd'hui en marchant longuement pour me détendre, j'ai remercié sans cesse, manger un sandwich et dormi une partie de la journée. Je réalise une fois de plus le pouvoir des mots en communion avec l'esprit. J'ai le privilège de bien m'exprimer par l'écriture. À l'aide de ce médium j'apprends à me dépasser dans une symbiose phénoménale avec moi-même en toute humilité. Les paroles s'en vont et les écrits restent démontrent une fois de plus ce pouvoir étonnant.
Le déni et la fuite ne peuvent nous ouvrir les portes du destin et ne peuvent nous réconcilier à l'universel. Pour ma part écrire a autant de pouvoir que de parler. Une étape importante cette semaine a été franchie dans une meilleure connaissance de mes forces et de mon ouverture. Je me suis affranchi dans l'action mesurée et réfléchie. Un voyage imminent se déploiera sous peu et je pars l'esprit tranquille, ce dénouement me donne confiance pour la suite des choses. Dans la fameuse pyramide de Maslow une brique vient de se poser. Certes je ne peux revenir en arrière, je ne peux m'empêcher de penser que si dans ma jeunesse j'avais appris à écrire de façon aussi distinctive mes pensées, ma route aurait été fort différente. Hélas je ne peux faire marche arrière mais je reste debout en vibrant d'espérance. Nietzsche disait "Quelle est la marque de la liberté réalisée? Ne plus rougir de soi." On ne peut être heureux tout le temps et la vie m'a appris que la résignation est, en règle générale, l'attitude la plus stérile que l'on puisse adopter. Donc je combats!
11 mars |
Qu'est-ce un ami, ce mot commun énoncé régulièrement à propos de tout et de rien? Une connaissance, un collègue de bureau, un partenaire de sport ou de plein air, des amis d'enfance, des amis virtuels, des voisins, des "fuck friends". Ce thème m'intrigue et je tenterai d'élaborer dans ce sens. Tous et chacun "possèdent" des amis si toutefois ce terme est exact. Pour ma part des gens que je ne vois presque pas ne peuvent être des amis mais plutôt des connaissances. Un ami c'est une personne dans laquelle se nourrit et se développe une relation de par sa réciprocité, ses échanges et son affect. Un fantôme qui n'existe que par les rumeurs du passé n'est pas un véritable ami. Je n'ai pas besoin de faire tant de choses avec un ami; discuter, philosopher peut évidemment constituer une base solide. Prendre des nouvelles est nécessaire, je ne crois pas qu'on a beaucoup de véritables amis autour de soi et c'est dans leurs absences qu'on reconnaît leurs importances. Quelles sont nos responsabilités réciproques à cet égard? L'écoute, le respect et le partage sans jugement équivoque et la liberté de part et d'autre est primordiale. L'amitié est un engagement, témoignage de bienveillance et d'affection. Dans ma vie professionnelle j'ai côtoyé un nombre saisissant de gens que, bien souvent je croyais être des amis. Illusions cruelles tout comme la jeunesse qui passe sans se retourner.
Plus jeune je socialisais souvent avec l'alcool comme bien d'autres d'ailleurs. Je ne bois plus sauf aux grandes chaleurs de l'été qu'une pinte de bière artisanale aux agrumes après une journée de vélo intense ou de randonnée. J'aime conserver de plus en plus cette sobriété qui me remplie de réalité ambiante. Je ne suis pas tant peureux que prudent en vieillissant et je constate qu'il est difficile de se faire un réseau d'amis. J'ai souvent entendu dire qu'à Québec les gens vivent dans des cercles restreints et opaques. Les québécois sont généreux et peureux de nature, peu enclin à laisser entrer les gens dans leurs intimités en général, leurs rapports étant souvent mitigés parfois superficiels. Il y a mieux qu'ici, et bien pire je tiens à préciser. Le monde parfait n'existe pas et c'est à chaque instant qu'on doit reconsidérer nos besoins et nos valeurs envers soi-même et les autres. Nos amitiés sont des repères lorsqu'ils sont authentiques et revisités régulièrement afin de ne pas laisser l'indifférence et l'oubli s'émincer. L'amitié n'est pas seulement une relique du passé mais un passage obligé dans le moment présent car l'amitié dicte un sens et un repère à sa vie. Quelles sont les limites à ne pas franchir dans nos amitiés? Les réponses viennent dans l'instant présent et non pas dans les nostalgies d'un passé révolu ou d'un avenir incertain.
8 mars |
La peur peut prendre racine profondément et transformer le bienheureux qui se cache en soi. Les apprentissages sont nombreux et souhaitables à chaque moment de notre existence. Je connais des gens "by the book", je ne suis pas l'un de ceux là, certes je tente de me servir de mon jugement et du bon sens pour prendre mes décisions. Les plus grandes difficultés résident dans ce que je peux faire pour améliorer ma situation et ce que je ne peux pas faire. Nous ne partageons pas tous les mêmes principes et les mêmes règles. Je ne suis pas un être profondément rationnel ni son contraire tout à fait. Les lois je les respecte mais parfois elles sont limitatives à nos libertés. Par exemple les lois sur les terres et espaces privés en forêt qui ne m'autorisent pas d'y marcher me répugnent. À quoi servent ces terres privées? Voilà la question. Faire du profit avec les ressources en place, protéger les lieux, faire des développements domiciliaires irrespectueux de l'environnement. Je respecte la propriété privée mais la forêt devrait tous nous appartenir en partie, cela est le seul compromis juste et équitable. Au lac Beauport on n'a pas compris ça. Lorsque je vais en forêt ce n'est que pour y marcher, je ne détruis rien alors que plusieurs propriétaires voient les arbres morts plus attrayants que vivants, cela est absurde tout comme bien des choses dans notre conception de la vie. L'argent et le profit obnubilent une masse de gens. Me voir confiné comme un mouton dans quelques parcs ou espaces restreints m'horripile en constatant les prémisses d'une liberté altérée. Sur les nombreux voyages effectués en Europe je peux confirmer que les espaces naturels sont partagés là-bas avec les randonneurs et ce, à grande échelle, ce qui n'est manifestement pas le cas ici au Québec. Les grands espaces d'ici sont offerts délibérément aux entrepreneurs forestiers et promoteurs immobiliers en grande partie.
Au Canada lorsqu'un train de passagers rencontre un train de marchandises ce sera ce dernier qui aura priorité. Cela est resplendissant de vérité n'est- ce pas? La marchandise est plus importante que l'humain, le profit davantage que la dignité. Le weekend dernier en marchant au lac Beauport avec quelques amis, nous avons rencontré un propriétaire belliqueux en forêt tentant de nous intimider. Cela aura réussi auprès de quelques uns du groupe, pas moi. Je ne comprends pas les gens qui s'installent dans une municipalité de la "nature" possédant des montagnes de forêts dans leurs jardins et qui ne sont pas autorisés d'y marcher avec leurs familles. Cela est absurde. Que deviendront leurs enfants? Quels héritages auront-ils reçus? Une société de belles voitures s'abrutissant sur les autoroutes entre les centres commerciaux et leurs luxueux condos qui appartiennent aux banques, voilà où nous en sommes. Absurdité. Le Québec est reconnu pour ses grands espaces mais très peu sont disponibles aux marcheurs. Les propriétaires des terres publiques autorisent les entreprises forestières à détruire les forêts mais nous empêchent d'y marcher. Absurde comme les hommes qui font la guerre pour se partager les richesses d'un nombre restreints de spéculateurs au nom de règlements absurdes détournant les lois pour leurs intérêts. Pour enfoncer le clou certaines personnes tentent de me dicter la morale sur ce qu'ils jugent de bien. Absurdité. Je n'agis pas automatiquement sur des croyances erronées basées sur la peur et l'ignorance Marcher dans ma tête et dans mon corps est le summum de ma liberté, je laisse cette morale dérisoire aux gens soumis et altérés par leurs visions réductrices. Le weekend dernier j'ai fait un apprentissage douloureux, celui qui détermine la nature des liens qui me relient à des amis.
3 mars |
Krishnamurti a dit "c'est seulement lorsque l'esprit est tout à fait calme, immobile, silencieux, lorsqu'il n'attend plus, ne demande plus, n'exige plus rien, lorsqu'il cesse d'être possessif, jaloux, peureux, anxieux, ce n'est qu'alors que l'amour devient possible". Cela est universel à ceux qui aspirent à la vérité et l'amour. La solitude n'existe que dans son manque d'amour et dans sa fuite. "Ce n'est que lorsque l'esprit ne fuit plus en aucune manière que devient possible la communion directe avec cette chose que nous appelons la solitude. On doit aimer la chose pour la comprendre, c'est par l'amour que la réalité prend forme". Krishnamurti fut l'un des mes premiers grands penseurs et humanistes dont je me suis imprégné dans mes lectures à la recherche d'absolu. Il fut le premier à me parler concrètement de méditation surtout dans l'un de ses nombreux ouvrages "se libérer du connu". On éprouve tous la soif de vérité et d'amour, c'est pour ces raisons que ces auteurs existent afin de répandre la lumière qui vraisemblablement passe par l'amour et de soi en premier lieu. Dans cette grande noirceur que nous traversons en ce moment avec la guerre, seul l'amour et l'unité redonnera de l'espoir dans un combat pour vaincre le mal. Ces propos semblent tout droit sortir de grands films épiques. La vie est une grande aventure où rien n'est totalement noir, ni totalement blanc. Les idéologies ne sont pas un facteur d'unisson, seul l'amour est la force qui fera de nous des victorieux. Vraisemblablement certains dirigeants russes de par leurs actions et leurs idéologies portent des blessures du passé qui distortionnent la réalité.
26 février |
Jour d'anniversaire, un ami d'enfance est venu me porter un souper gastronomique de pâtes aux homards et de crevettes avec une délicieuse salade de fruits. Je suis très reconnaissant de cette attention. Ma fête souligne l'arrivée prochaine du printemps. Je me suis allongé au timide soleil sur un banc de parc aujourd'hui et j'ai réalisé que cette chaleur divine sur mon épiderme n'est vraiment pas un luxe. Je suis à jour dans mes affaires et dans environ un mois je serai sur la route vers de nouveaux horizons. Je prendrai grand soin d'écrire mon blogue de voyage, j'ai débuté de nombreuses lectures dans le but de m'y préparer. Cette aventure arrive à point en ce moment. J'éprouve un grand besoin de me ressourcer loin des médias et des nouvelles nauséabondes cruellement infligées en boucle depuis quelques années. Je n'ai aucun pouvoir sur ce qui m'entoure mais un peu sur moi en quittant quelques temps cet atmosphère terne et ennuyante. Vieillir n'est pas une mince tâche, les journées se succèdent rapidement et parfois j'ai l'impression de vivre le jour de la marmotte. Le printemps représente les espérances de voir poindre des jours meilleurs. Je ne trouve aucun avantage à vieillir sauf d'avoir des rabais en pharmacie. Vieillir demande du courage pour aller au-delà de ma zone de confort et quitter mon douillet logis où je m'abrite durant de longs mois d'hibernation. Cet abri me semble une prison dorée parfois. J'aime l'hiver mais il est trop long à Québec, j'ai hâte de sentir l'herbe fraîchement coupée dans les champs et me reposer sous les arbres au soleil après de longues promenades. Jean Giono me raconte "si tu n'arrives pas à penser, marche; si tu penses trop, marche; si tu penses mal; marche encore". Pour mon anniversaire je lis la biographie de Jacques Attali sur René Diderot, célèbre philosophe des Lumières intitulé le bonheur de penser. Un autre recueil est sur mon bureau présentement sur le fondateur de la pleine conscience de Jon-Zabat Zinn; "où tu vas, tu es" qui représente l'ensemble des pratiques à déployées pour vivre en harmonie avec soi et le monde.
16 février |
15 février |
Les derniers événements concernant les manifestations contre les mesures sanitaires m'ont troublé. Je n'avais jamais vu autant de déclarations insipides et déroutantes sur les libertés dans ce pays. Nous sommes abondamment inondés d'informations malveillantes et contradictoires, il me faut faire preuve d'un grand discernement pour ne pas laisser la colère et la peur m'envahir. Mon horizon a besoin d'être rafraîchi de la pandémie et de la morosité ambiante. Je me porte bien et je sais m'adapter malgré tout. J'ai franchement besoin de nouvelles aventures de cœur et de l'âme devant cette triste saison. J'ai écrit plus que je n'ai jamais fait auparavant depuis bientôt un an, ce fut ma meilleure décision. De précieux livres m'ont accompagné durant mon hibernation et je suis reconnaissant envers tous ces auteurs rayonnants de lucidité. Quelques amis se sont manifestés tels des anges durant ce passage à vide. Je remercie ceux et celles qui m'ont témoigné leurs gratitudes et leurs présences. Le printemps et le déconfinement progressif seront accueillis avec enthousiasme dans les prochaines semaines. Il me semble avoir fait le tour de mon jardin dans mon blogue pour le moment, je ne tiens pas que cet exercice devienne une obligation et un devoir mais un plaisir et une libération. Mon gîte n'est pas générateur d'inspirations constantes, j'ai besoin de partir pour mieux revenir, me quitter pour me retrouver. Prochainement sur la route ce fidèle et inusité journal me projettera vers d'abondantes surprises, c'est ce que je me souhaite. Je ne veux pas forcer ma nature sauf me rendre disponible ce à quoi je suis prédestiné. Le fameux "connais-toi toi-même" de Platon devient la maxime fortement suggéré pour la suite des choses. Dans le livre de Jean-Louis Cianni "philosopher à la plage" je retrouve soudainement la légèreté de l'être après d'arides lectures et je prends conscience d'éprouver en ce moment une intoxication médiatique et une fatigue lancinante devant l'indifférence. Un certain détachement au soleil parmi le monde ponctué de silence sera salutaire pour mieux vivre et penser.