28 décembre|
Talleyrand affirmait "tout ce qui est excessif est insignifiant". Trump, Bolsonaro, Poutine, Zemmour… 2022 fut l'année des illusions perdues du populisme. Polièvre se verra-t-il décoiffé par la voix démocratique tout comme l'ont été les conservateurs du Québec ? Le populisme conservateur de Duhaime a secoué le temple à Québec avec des votes considérables propulsés par les radios poubelles. À nul autre endroit ces lamentables propos et larmoiements ne s'y retrouvent avec autant d'acharnement qu'à Québec, ville ultra conservatrice. Éric Duhaime est issu de ces radios populismes insignifiantes qui racolent allègrement avec l'ignorance ou le vide que propose l'opposition de François Legault. Le porte-avions libéral aura finalement mieux traversé la tempête que la frégate populiste. De grands bandits ont été démasqués, à l'image de Donald Trump, d'autres chassés, comme Jair Bolsonaro; de fameux tyrans se sont mués en illustres meurtriers, Vladimir Poutine y prend sa part. On ne vote jamais pour le meilleur chef d'état dans les pays démocratiques (dans les autocraties on ne vote pas) mais pour le moins pire, communément appelé le vote stratégique. La politique est un mal nécessaire. L'extrême droite soigne son apparence, renonce, chaque jour un peu plus, à la méthode du coup de poing. C'est probablement dangereux d'un point de vue politique, mais c'est efficace. Le populisme de tout acabit est la simplification de la rhétorique et de la brutalisation. Bref, les populistes ont, en un an, pris un coup de vieux. La chose est d'autant plus spectaculaire que leurs adversaires libéraux n'avaient qu'à proposer une inflation record et une crise de l'énergie pour que s'effondre leurs légitimités.
Écrire de cinq cent à mille mots par jour est mon objectif afin de peaufiner mon écriture et les pensées qui s'y rattachent. Observer mon environnement immédiat en décrivant sur la page blanche ce qui me vient à l'esprit est un exercice louable et créateur. M'affranchir de cet art est notable et possible avec du travail et de la patience. Je recherche des mots nouveaux pour augmenter mon vocabulaire de façon subséquente. Je vise à développer l'esprit afin de refléter une pensée juste et appropriée en toute circonstance. J'ai dans le passé eu une connaissance qui appliquait cette règle quotidienne dans le but d'écrire un livre. Ça m'a rester ce souvenir, mais le type est passé aux oubliettes. Redondant m'apparaît-il dans ses tangiversations et divagations répétitives malgré ses efforts, c'est une question de goût. J'ai aménagé un espace d'écriture simple pour le jour, le soir préférant mon délicieux fauteuil. J'ai rencontré peu d'esprits notables dans ma carrière ou bien ils se faisaient discrets ne laissant apparaître que les grandes gueules en groupe. Il y a eu un italien qui n'avait de cesse que pour la drague avec ses histoires de Casanova, d'opérettes et de cantates répétitives, fort intelligent certes mais malhabile. Les gens sont ce qu'ils sont et je ne dois pas me laisser contrarier outre mesure par les divergences d'opinions et de styles.
Si un jour l'idée d'écrire un roman surgit je n'aurais qu'à puiser dans le souvenir de ces pathétiques bougres qui m'ont transitoirement accompagné dans mes aventures sur des chemins peu fréquentés. Égarés tout comme moi dans les carrefours qui parsèment nos existences, ils étaient à l'image des sentiers de travers que j'ai tant aimé. Du plus loin de ma mémoire j'ai aimé ceux qui ont marché avec moi dans la même direction le temps d'un ravissement éphémère. Ceux qui marchaient à contre courant ma confiance s'opposait farouchement. Mais il en est de nos vies ou tôt ou tard nous prenons nos propres chemins, rien n'est acquis et éternel. Je suis ce pèlerin, tout comme ceux qui ont marché et qui marchent encore, dans cette quête transcendante de destinée. Tous comme les combattants ou troubadours d'une même cause l'unité représentait des rangs intrinsèques. Il m'aura fallu une pause prolongée et d'un sain recul à l'intérieur pour freiner temporairement ma longue marche et saisir ce gigantesque cirque dans ma combativité exacerbée et excessive.
27 décembre|
Depuis mon retour de voyage en octobre des problèmes de santé m'ont assailli jouant sur mon moral. Un faciès plantaire, la covid et une sinusite mal identifiée m'ont relégué pendant quelques mois à l'état végétatif. Aujourd'hui en allant au CLSC de mon secteur je fus étonné de constater la piètre qualité de l'accueil, j'ai eu l'impression d'être dans un pays du tiers monde et encore. La richesse de la ville s'étale dans les banlieues de plus en plus et le centre s'appauvrit de services ne laissant que des infrastructures touristiques aux arômes de "bubble tea" et de peluche en orignal. Cette évidence n'est pas seulement l'apanage de Québec. Par chance l'hôpital Jeffrey Hale a su compenser largement par la qualité de l'accueil et des soins. Cette institution de même que l'hôpital juif à Montréal sont anglo-saxons et ses services sont de qualités exemplaires. Au Jeffrey Hale l'établissement est administré encore en partie par des anglophones. Une amie à moi qui travaillait en recherche gérontologique devait faire l'inventaire des meilleures institutions de santé au Québec en offrant la palme au plus méritant. Le centre gériatrique Maïmonaides de Côte St Luc à Montréal raflait les honneurs pour la compassion auprès des usagers et la qualité des soins. Aucune contention des patients n'étaient effectuées dans l'établissement, une sérénité et une paix inondaient les murs. Cet hôpital est juif anglophone. Curieux n'est-ce pas ? Je sais que des gens ne seront pas d'accord sur mes propos mais les anglophones s'avèrent de meilleures gestionnaires que bien des francophones par leur tempérament et leur singulier trait de caractère. Stephen Zweig qui avait beaucoup bourlingué l'avait constaté en Angleterre au XIXe siècle. N'est-ce pas en grande partie grâce au flegme des britanniques qu'Hitler à été vaincu? Les juifs ont apporté beaucoup à l'humanité et ce, à différents niveaux car ils étaient résilients, solidaires et instruits. Les juifs avaient plus d'accointance avec les anglais que les français par leurs religions distinctives, le rapport à l'argent, la culture et l'autonomie. Au Canada les juifs ont immigrés au Québec en premier lieu pour y vivre et commercer mais massivement ils ont quittés vers les provinces anglophones dans les années 70 lorsque que les francophones ont revendiqués leurs identités et leurs droits ce qui était légitime. Ce sujet mérite un examen exhaustif dans lequel je ne m'avancerai pas davantage. Je ne sais pas où nous allons dans la gestion québécoise des soins de santé et les sommes qui y sont déversés? Je me pose de sérieuses questions sachant que rien n'est simple dans les souffrances du corps et de l'âme dans la démographie actuelle. Il existe de multiples causes factorielles qui coexistent dans la politique et notre culture. Que devient le grand rêve du Québec aujourd'hui de bâtir un pays? Utopie ou réalité? François Legault disait dernièrement qu'il s'exaspérait de voir la "louisanisation" du Québec. À moins d'une masse critique et stable d'immigrants francophones, le Québec actuel de "souche" fera parti du folklore dans quelques générations. Je crois fortement que les gens qui proviennent de pays extérieurs sauront apporter de l'air frais au Québec avec un humanisme renouvelé dans un proche avenir, tant pis pour les ceintures fléchées et les "tabernacles d'hosties de ciboires de calices du christ". Nos prières ne seront plus entendus sur la place public qui, depuis d'ores et déjà, déambulent allègrement sur internet en ayant quitté présomptueusement le café du coin et les perrons de porte.
Dans la guerre de Cent ans opposant la France et l'Angleterre en 1337, les anglais ont siéger la région bordelaise en pénétrant la Garonne. De ce fait ils ont contrôlé une partie sensible du pays au coeur de la France et des français, les vignobles. Dans les archives de cette époque les paysans français estimaient avoir été mieux traités par les anglais que les français. À Québec une grande partie du caractère historique, architectural et patrimonial de la vieille ville a été sauvegardé au régime anglais et si la ville a héritée de grands parcs urbains et d'une ravissante canopée c'est grâce à ces derniers. Si les anglais ont gagné la guerre et sont devenus indépendants et nombreux en Amérique du Nord il existe sûrement de bonnes raisons à part le colonialisme et l'impérialisme. Je ne tente pas par cet exercice de renier la culture française en Amérique bien au contraire mais il faut savoir remettre à César ce qui appartient à César. Avant d'être nationaliste je suis un homme de bon sens, ni traître, ni négationniste, ni mécréant. Je suis libre de parole et que j'en sois béni. Par expérience et sagesse, j'utilise cette parole avec une généreuse parcimonie lorsqu'elle m'est offerte pour mon journal ou avec les interlocuteurs intéressés. Mes voyages dans le monde, le contact auprès d'un large public, ma sensibilité et mes autodidactes études m'ont permis d'affermir un regard éclairé sur le monde, autrement dit je m'assume.
25 décembre|
Depuis le temps que je m'abreuve de littérature je réalise qu'écrire pour plusieurs écrivains est une question de vie ou de mort surtout ceux d'une autre époque. Dans des temps lointains ou presque il n'y avait aucun autre moyen, à part la parole, de communiquer sinon par les livres et l'écriture. Ce besoin semblait inévitable aux esprits. Il y a eu l'âge d'or de cet art qui aujourd'hui n'a plus la même influence et la même portée à l'heure des technologies et c'est regrettable. La rapidité à laquelle la vie se déroule aujourd'hui est hallucinante avec l'informatique et sa panoplie de jouets parfois décadents mais on dira qu'il faut en faire bonne usage. Il y a de moins en moins de place à l'introspection et au silence. Bientôt je débranche le câble sur le téléviseur ne conservant que les canaux locaux avec l'antenne numérique, "enought is enought". Mes soirées depuis quelques années sont devenues silencieuses mais pas moins passives. Je n'ai pas besoin de savoir toutes les nouvelles du monde; chats écrasés, sexualité et déboires des pseudos-vedettes de téléréalité. Dans l'avenir on devra réinventer les villes afin qu'elles deviennent aussi vertes et paisibles que la campagne avec des vergers, des jardins et une canopée réinvestie. Depuis la révolution industrielle on a pas suffisamment aménagé les villes pour le bien-être des citoyens. Les villes sont conçues pour les promoteurs immobiliers et les banquiers.
Je me suis toujours senti en avance sur mon temps et on me donnera raison, peut m'importe. Je suis à la fois idéaliste, humaniste et rêveur. Un jour les quartiers reviendront comme ils étaient jadis, des lieux d'identité, de communication et d'appartenance. Elles se nommaient les paroisses et c'était bien ainsi. Les fusions municipales sont apparues avec la mondialisation et bientôt on admettra les erreurs commises. Les humains ont besoin de repères et les quartiers qu'ils habitent sont l'un d'eux. Plusieurs endroits se sont dénaturalisés. Il est temps de se réapproprier notre territoire et nouer des liens la communauté environnante en abaissant les perfides smartphones. Humaniser les villes c'est possible, je le crois. Je crois aussi au salaire universel pour tous qui aurait pour but d'endiguer une certaine pauvreté sans toutefois développer l'oisiveté. C'est une question de dignité humaine et le contraire voudrait que l'on demeure esclave d'un système désuet, abusif et rétrograde. La grande et véritable révolution passerait inévitablement par là et tous les pays devraient y adhérer diminuant en parti les flux migratoires. Le travail deviendrait une tâche davantage désintéressée. La pression migratoire sur les pays occidentaux serait amoindrie. Un équilibre ressurgirait de ce système ancestral qui doit se réformer. Il faut que le définition de croissance économique se transforme en croissance humaine et par ricochet l'économie mondiale se porterait mieux. Sauf pour la solidarité et l'humanité le "think big" est dépassé. Il est grands temps de réajuster la mesure en développant une nouvelle conscience collective.
23 décembre|
Près de chez moi sur la rue dans la neige j'ai trouvé un gros filet de saumon dans son emballage. La date indiquait qu'il était comestible, le prix indiqué; 45$. Une belle paire de gant neuf qui me faisait comme un gant gisait à côté. Le Père Noël ne m'a pas complètement oublié même s'il ne m'a pas présenté la fée des glaces comme j'espérais. Dommage pour le bougre qui était si pressé. Si je meure par manque d'amour ça ne sera toutefois pas de faim aux fêtes. Paolo Coelho écrit "un jour, vous vous réveillerez et vous n'aurez plus le temps de faire les choses que vous avez toujours voulues. Faites le maintenant". De toute ma vie je fus confronté à cette affirmation et j'ai agis parfois de façon compulsive. Depuis peu j'ai appris à modérer mes ardeurs quoiqu'à l'occasion je ressens le besoin viscéral de me compromettre. Mon agitation s'estompe un peu car je possède les moyens pour vivre adéquatement, j'ai un toit convenable, de quoi m'alimenter, lire et rêver. Le quartier où j'habite est convivial avec un immense parc de verdure et une jolie rue marchande à côté. Il y a des cafés pour rencontrer les habitués du quartier, la boulangerie et ses halles. Je ressens constamment le besoin d'avoir sur ma table de nombreux livres pour m'accompagner et m'élever de ma condition d'homme faible et mortel. Fernando Pessoa est mon invité ce soir dans "le livre de l'intranquilité". Cet ouvrage, qui doit se consommer très lentement, est une autobiographie sans événements. Pessoa était un écrivain compulsif qui a sondé les régions inexplorées de son être à l'intérieur d'une routine infaillible entre son métier de comptable et son gîte sur la rue Douradores à Lisbonne vers 1930. Il était d'une lucidité implacable et son écriture transpirait une fluidité remarquable.
La vie des hommes est courte et parsemée d'étapes importantes qui se révèlent radieuses ou intempestives. La vie des hommes n'est pas linéaire malgré ses contreparties universelles telles; la naissance, l'étude, le travail, l'amour, la famille et la mort. Entretemps il y a le soleil, les petits bonheurs, les amis et les vacances. Il me semble tourner en rond dans mes propos recherchant d'inspirations notables. "Je" est un autre, cet intrus banalise, trompe et agite cruellement celui qui "est". Toute l'énergie déployée provient de cet étranger qui s'infiltre à mon insu. À vrai dire nous le laissons s'introduire par paresse ou nonchalance. Le reconnaître est le début d'une transformation. Pour y arriver je dois établir une règle ou une non-règle, selon l'interprétation, à l'intérieur de mes pensées ne laissant filtrer celles nécessaires à mon rayonnement. "La plupart des gens sont d'autres gens" fit remarquer Oscar Wilde. Cela est intrinsèquement relié à la cinglante dualité de la personnalité. Elle prend l'apparence trompeuse du protecteur mais elle n'est qu'un masque obstruant la réalité et l'amour véritable.
20 décembre|
Mon sang est juif en grande partie, seule ma grand-mère était québécoise. Pour cette raison j'aime certaines histoires hébraïques. Je viens de débuter une excellente biographie de Stephen Zweig qui est aussi un livre-témoignage les plus bouleversants du XIXè siècle. Stephen Zweig juif lui-même né à Vienne en Autriche sous l'empire austro-hongrois des Habsbourg raconte plusieurs anecdotes et drames sur un demi-siècle d'histoire en Europe dans le livre "le monde d'hier". Vienne d'avant-guerre fut l'une des villes paisibles et artistiques la plus étonnante d'Europe où les juifs de l'Est ont convergés dans une parfaite assimilation, fait qui m'était inconnu. Ce livre est un voyage dans le temps. Zweig décrit ses divagations en Russie avec une réelle précision qui sous Lénine et Staline ensevelissement ses libertés et sa dignité au nom du nationalisme en enterrant ses tsars. En moi vit toujours le petit garçon timide et curieux, toujours enthousiasme d'apprendre la culture et la diversité. Malgré mon âge actuel, je n'ai pas l'impression d'avoir vieilli sauf quand je me regarde dans le miroir. Le témoignage de Stephen Zweig, écrivain nostalgique m'offre, en plus des images d'une époque révolue, la possibilité de voyager tout en étant confortablement assis dans mon fauteuil. Il est de ces auteurs qui ont ce pouvoir et Zweig est de ceux-là. Il faut imaginer l'Europe au siècle d'or d'avant-guerres qui vivait un faste inégalé. Les inventions techniques et scientifiques bouleversaient l'Europe. Ensuite vinrent les grandes guerres et le monde a cesser d'être ce qu'il était par la suite. Je connaissais l'histoire et les migrations des juifs notamment par Jacques Attali "les juifs, le monde et l'argent" mais pas celle de Vienne et sa communauté juive bien pensante et bien intégrée. C'est absolument fascinant de découvrir les textes de l'auteur relatant la monarchie, les aristocrates, la culture artistique de cette époque et sa population mondaine et cosmopolite. L'écrivain a voyagé beaucoup par nécessité, par curiosité du monde et aussi pour se fuir. J'y retrouve davantage l'inspiration que mon voyage d'aventures à Cuba approche à grands pas. Je n'aurai jamais pensé écrire mon journal en publique sur internet il y a quelques années à peine. J'interprète ce geste par mon ouverture au monde dans un stimuli culturel à l'état pur sans artifice et sans pudeur. Ma liberté s'exprime ainsi dans la transparence. Je n'ai rien à perdre de l'exercice et tout à gagner en y retrouvant une identité enfouie sous une épaisse crasse de déni et de peur.
19 décembre|
Mille pensées vacillent dans mon esprit se conjuguant parfois avec fracas. Lâcher prise devient nécessaire pour ne pas succomber aux tumultes incessants. Dans la prochaine année j'ai l'objectif de créer de nouveaux liens et entreprendre quelques activités nouvelles. J'ai réussi à atteindre durant les dernières années ma retraite et me procurer un joli campeur dont je rêvais depuis longtemps. J'ai par la suite apprivoisé le vanlife sur de multiples voyages et de longues périodes, chose qui ne se fait pas en claquant des doigts. La prochaine année débutera avec deux périples d'envergure au moment d'atteindre mes 65 ans. C'est temps-ci je traverse un passage à vide et je souhaiterais des miracles avec une vie davantage portée vers l'amour. Je viens de terminer un beau roman de Marcello Simoni, "les marchands de livres maudits" qui raconte une histoire médiévale rocambolesque sur l'illumination venue des anges conférant certains pouvoirs à l'époque des croisés. La fiction puise sur des faits et personnages réels un peu à la Dan Brown dans "Code de Vinci". Je me plais dans ces histoires ésotériques et transcendantes. Les intrigues sont captivantes au point de ne pas vouloir laisser tomber la lecture. Au retour dans la réalité je plane un peu sur le thème des anges, propice au solstice d'hiver et des grands recueillements.
Je suis fébrile à l'aube du voyage à Cuba en vélo, vaguement nerveux pour ainsi dire. Lorsque je mentionne vouloir réseauter, la décision n'est qu'une partie de mon choix l'autre partie relevant d'autrui. Mon attitude me permettra toutefois une certaine influence que je tenterai d'établir à bon escient. Si seulement je savais exactement ce que je veux et sans ce filtre que je porte dans mon regard il deviendrait beaucoup plus aisé d'atteindre ma cible. La vie est faite d'essais et d'erreurs et c'est le chemin qui incombe davantage que le but. Mon ange Habuhiah symbolise un principe de vie, celui de l'élan vital, source de génération et de régénération. Son influence me fait aimer la campagne et les espaces libres. L'eau est mon élément, le vert ma couleur, le pin mon arbre. Je suis poisson descendant capricorne naissant en fin d'hiver. Changeant, sensible, créatif, mystérieux et insaisissable même pour moi-même, ma personnalité est fluide et brillante comme l'animal qui la représente. Mon mantra, comme celui de bien d'autres, est "om namah shivaya". Répéter à plusieurs reprises en allongeant le souffle il apporte le calme et la paix. Le mantra signifie salutations à celui qui est de bon augure, au divin qui est en soi.
15 décembre|
Je ne crois pas avoir autant lu de toute ma vie, enchaînant en cascade livres après livres. J'ai beaucoup de temps à y consacrer n'ayant que peu d'activités programmées et de rendez-vous. La retraite exige une nouvelle identité car le rôle induit par le travail n'est plus. Je vis dans une sobriété quasi vertigineuse qui s'intensifie dans la solitude. Le dernier bouquin consacré est de Paul Auster "la nuit de l'oracle". Cette lecture magnifique stimule mon imagination en me projetant dans des vies multiples et encensées. J'ai de la chance de trouver des livres nourrissants tout comme j'ai eu de la chance tout le long de ma vie de rencontrer des anges gardiens au moment opportun. Je suis un survivant. Pouvoir peindre des livres comme Auster est une force incroyable de force et d'imagination. Comme bien des gens qui, trop pressés à vivre, se questionne sur le sens de l'existence je n'y fait pas abstraction. Je suis profondément en duel aimant tout et rien à la fois. Je suis tenté par la poésie et les histoires d'amour que je reviens rapidement à l'esprit analytique, à l'introspection et à celle de mon environnement immédiat. Je suis tenté parfois d'en vouloir à ce monde étrange dans lequel je baigne et je me permets d'imaginer un ailleurs me permettant de mieux réaliser ma véritable assignation. À quel moment se termine mes choix? Je me pose beaucoup de questions sur le sens de ma place dans tout ça en rupture de la vie active c'est-à-dire du travail. Quels sont les pas à effectués pour aller vers l'autre, ma responsabilité de bonheur en rapport avec autrui ? Je serais tenté d'écrire des histoires hallucinantes à l'intérieur de romans aux personnages inouïs mais je doute de ma patience. Il y a tant à faire qu'il devient étourdissant d'y penser seulement alors je m'assoie sur un banc de parc et j'attends que ça passe. Tout comme enfant lorsque je pensais à devoir travailler, j'attendais que cette pensée se volatilise en regardant les arbres et les nuages. Est-ce que l'on va vers la vie ou est-ce la vie qui vient vers soi ?
9 décembre|
Nous sommes hyper connectés et réseautés comme jamais les humains ne l'ont été auparavant et paradoxalement jamais il n'y a eu autant de solitude. De nomades les humains sont devenus sédentaires. Pour les anciens grecs, vivre en dehors des murs de la cité pouvait être terrifiant. Cette peur dura des siècles jusqu'au moment ou Goethe et Rousseau firent les éloges de la vie en nature et en dehors des murs. William Woodworth et quelques-uns de ses compatriotes écrivains et poètes établit à Lake District en Angleterre ont beaucoup vantés la vie heureuse en nature et plus tard Victor Hugo, Henry David Thoreau et John Muir pour ne nommer que ceux-là. Aujourd'hui nous vivons dans une ère de surveillance par le biais des applications et traces que nous projetons par notre désir de socialiser et de s'inventer une image. Les femmes n'ont plus peur de revendiquer leurs désirs sous les couverts anonymes de la toile en ne projetant qu'une infime partie de la réalité, les hommes ne sont pas en leste pour autant. Ces nouveaux paradigmes ont transformés le monde sur une période très courte. Les femmes ont obtenues une grande part de gâteau qui leur était défendu depuis des siècles. Elles ont su profité du vide laissé de la libération des mœurs à la révolution tranquille. Depuis, plusieurs d'entre-elles se sont gavées parfois à l'excès. Je ne tente aucunement de procéder à des généralités en m'affirmant ainsi. La vie a horreur du vide et internet et ses concepteurs ont pris largement leurs parts de marchés devant les nouveaux besoins d'une société fatiguée de traîner son histoire collective. L'individualisme s'est aliéné de la toile. Le pouvoir acquis est réel avec internet si les connaissances de soi et les vertus sont mises en perspective. Le marché de la séduction en ligne n'a jamais été si prospère et les adeptes sont recrutés de plus en plus jeunes. Peu importe où les montants investis s'en vont, les pulsions de socialiser et d'alimenter les égos n'ont pas de limites et de prix. Tout comme les grecs effrayés à l'idée de sortir des murs de la cité, les contemporains craignent, pour la grande majorité de sortir du troupeau de la masse virtuelle. Les dépendants de la toile sont manipulés librement et navement par la masse et les concepteurs de l'intelligence artificielle. La volonté de réseauter et de se faire voir et entendre est plus fort que les risques liés à cette consommation effrénée. Internet est là pour rester et demeure un outil puissant pour qui sait sagement s'en servir.
De multiples dérives se multiplieront devant cette toile assoiffée et agglutinante et envers plusieurs consommateurs qui tôt ou tard devront s'autodisciplinés afin de conserver le peu de liberté qu'ils leur reste. Internet et ses joueurs devront s'auto-régularisés pour ne pas dévier dans une folie sans bornes. Internet offre une source intarissable d'informations. Le paysage culturel devient de plus en plus homogène et la diversité s'effrite au même rythme que la biodiversité dans le monde. Des choix s'imposent, j'ai fait les miens. Parfois je parle à des étrangers sur la rue et je me sens comme un extraterrestre, plusieurs se sentant menacé à certains égards. Que reste-t-il des cafés et bistros qui étaient les lieux de communication et d'échanges? La masse d'hyper connectés s'y engouffrent pour bénéficier du wifi ou s'agglutiner seul avec la dernière version de téléphone. Les plus jeunes n'auront jamais connu autre chose et les modèles sont rares. Le monde et sa complexité n'est que le prisme de l'écran. J'ai fait mes choix et préfère être seul que de mendier les minutes précieuses de ma vie sur cette toile addicte et pernicieuse. J'ai fait le choix de ne pas me convertir en zombie de la communication préférant le silence à la cacophonie de la masse virtuelle. Les contenus sont exponentiels, je ne tiens pas à me transformer en encyclopédie universelle ni devenir l'ami virtuel de milliers de gens inconnus qui me "like". Je considère avoir cessé cette folie à temps afin de vivre en harmonie avec mon essence même, celle de la liberté retrouvée et de la dignité. Merci à Michaël Harris, journaliste canadien pour son livre "solitude, l'étonnant pouvoir du calme" qui m'a inspiré pour cette chronique.
4 décembre|
J'ai beaucoup aimé les pays et les îles de la Méditerranée, sa mythologie et son histoire, ses peuples et ses contrées minérales gorgés de lumière, de sauges sauvages et d'anis. En me déplaçant, retrouverais-je la liberté, ou au moins adoucirais-je ma servitude. Comment pourrais-je être en sûreté dans ces lieux où tout me rappelle mes blessures, où le présent et le passé m'obsèdent? Pour trouver la liberté j'ai essayé de fuir, j'ai erré mais mon mal a fui avec moi. Porter son mal en soi, changer de lieu n'apporte que fatigue. Ceux qui courent au delà des mers changent de climat sans changer d'âme. On ne guéri pas son âme mais on la prépare en voyageant en en renonçant à l'objet de son amour sans se retourner. Seul un pareil voyage offre la sécurité à un homme qui aime. Les voyages guérissent l'âme seulement quand elle est préparée. La vie est courte, incertaine et l'on travaille beaucoup pour un mince profit. Mes oreilles étaient remplies des applaudissements du public que j'ai tout de même maudit. Ce texte tout à fait sublime est de François Pétrarque dans "mon secret". Le prochain grand ouvrage à me révéler des vérités prochainement est de Fédor Dostoïevski, "les pauvres gens". Dostoïevski est le plus grand écrivain et romancier russe. "les pauvres gens" est un roman épistolaire métaphysique. Je ne crois pas me rendre à la fin du livre mais j'ai le goût de paître par curiosité un morceau de l'auteur. À la lecture de ces bouquins j'observe attentivement la façon dont les mots sont placés les uns devant les autres, le style, les thèmes et les sujets proposés. Il m'est quasi impossible à la lecture de ces maîtres de me divertir des futiles distractions que la télévision me propose après ces immersions littéraires. Je me demande pourquoi je paie encore pour ces stériles divertissements. Il n'est jamais trop tard pour apprendre. Autodidacte dans l'âme je possède cette fois-ci l'intérêt et la curiosité d'y plonger allègrement. À ce stade de ma vie cette soif d'absolu, par les livres en partie, est mon ultime recours pour rattraper les années d'insouciance. Toutefois je ne me culpabilise pas pour autant car j'étais tout simplement ailleurs. Je ne regrette rien sauf si j'avais persisté dans cette mouvance d'ambitions incertaines et de désir inapproprié.
2 décembre|
En se réglant sur la nature on devient riche. Aux yeux du monde je ne le serais jamais assez. Il me manquera toujours quelque chose, et en le poursuivant je tomberais dans le précipice des passions. Mon plaisir est de me promener dans une campagne lointaine en m'allongeant sur l'herbe pour entendre le murmure des ruisseaux ou m'asseoir au sommet d'une colline pour contempler le paysage étendu à mes pieds. Jamais je ne suis oisif à ce moment en jouissant du silence. Je me fixe un but et lorsqu'il est atteint je m'arrête une bonne fois et je respire. Souvent je fus gonflé d'orgueil soit par ignorance ou par l'appât du gain. Derrière l'orgueil se cache la peur. Peurs multiples qu'engendrent les besoins et les manques parfois légitimes et mal interprétés. Quelle est la plus grande puissance que de n'être soumis à personne et ne pas être dans le besoin? Ne pas commander ni obéir. J'ai repris une conversation philosophique entre François et Augustin écrit par Pétrarque. Ce dialogue issu des grands classiques de la Renaissance s'inspire des discussions entre Platon et Cicéron. Il y a de ces choses, de ces textes qui ne perdent pas leurs splendeurs au fil du temps, ce livre en fait parti.
1er décembre|
Il est plus facile de décrire des paysages somptueux et des aventures de voyage animées de gens sympathiques que d'être chez soi seul avec le covid. C'est ce qui vient de m'arriver malgré les nombreux vaccins injectés. La pensée s'affaiblit autant que le corps, la souffrance apporte son lot d'humilité et de repentance. Assis seul chez soi en automne dans un modeste logis n'est pas aussi exotique que de parcourir des contrées verdoyantes au soleil. Afin de m'affirmer à l'intérieur de mon journal je dois puiser en moi des éclats de nourrissantes pensées, je scrute le monde intérieur en recherchant des couleurs et des mots méticuleusement chéris qui se camouflent dans une idiote mais nécessaire routine. Cette routine parfois apaisante, parfois inquiétante devient absurde par manque d'amour et de sens. Toutefois la vie est une aventure qui n'a pas toujours besoin d'éclats. Il est de mon vouloir de déployer les royaumes qui se terrent au fond de mes entrailles pour faire ressurgir les vallons rieurs et les délicieuses rivières. Je ressuscite des prismes de lumière jadis conquis pour ces moments d'âpres douleurs et d'indifférence. Pour renaître il faut avoir péri à de multiples reprises. Qu'il y a-t-il de plus puéril au milieu du désordre que d'arranger des phrases? Je possède beaucoup de temps et à la fois très peu. Je pourrais l'offrir à des organismes de charité ou à une femme esseulée, je pourrais travailler ou bien apprendre à mieux respirer et à contempler le monde dans lequel je gémi. Il y a tant à faire et en même temps si peu.
28 novembre|
Assidu de lecture, je le fus les dernières semaines. J'ai un petit calepin où je prends note des auteurs et de certains ouvrages appréciés pour d'éventuelles références. Je vis difficilement le rejet et l'abandon. Ce fut le cas cette semaine avec une connaissance. Je m'attends des amis que j'estime et côtoie une bonne et réciproque communication. Si je laisse une personne entré dans ma vie et que je me sens trahis ou rejeté je vis le drame des jours voir des semaines. Je ne peux pas juger cette personne, n'étant ni dans sa peau ni dans son vécue. Je puis dire néanmoins que je fus blessé. Dans le passé à la différence d'aujourd'hui c'est que je suis moins naïf, davantage éveillé. Nous ne sommes pas toujours heurté par les autres mais nous nous laissons heurté, c'est la différence. Je lui ai laissé de la place volontairement et j'ai fais confiance. Mon instinct rapidement m'indiquait de mauvaises interactions mais j'ai quand même poursuivi cette relation. Je comprendrai cette histoire avec du recul, mes yeux n'étaient pas suffisamment ouverts car j'y avais un intérêt, en cela je suis responsable du malaise en partie. J'ai élaboré un plan de voyage pour Cuba en janvier et nous devions s'y croiser à quelques reprises. J'ai conçu, réaliser et même davantage, débordant passablement les objectifs du voyage, un programme d'aventures à son niveau. J'y ai mis tout mon énergie dans le but de le satisfaire et par ricochet obtenir satisfaction par sa compagnie à l'occasion. Je suis allé trop loin et je réalise que j'ai dépassé largement mes limites résultant de larges irritations par son manque de rigueur et d'attitude. "Qui trop embrasse mal étreint" dit le proverbe. Cet incident m'a heurté profondément sans toutefois mettre en péril mon départ incessant. J'y vois dans cet exercice les difficultés relationnelles surtout lorsque j'ai affaire avec des égos surdimensionnés ou des gens avec qui je ne partage pas les mêmes visions. La folie n'est pas suffisante et demeure largement déficitaire pour jumelé deux êtres ensemble. Ce n'est pas pour ces raisons que je préfère ne faire aucun projet avec quiconque sauf aller simplement au restaurant et au cinoche. Suite à mon récit je viens de recevoir un courriel de cette curieuse connaissance qui un jour a croisé mon chemin m'exprimant ses excuses. Notre rencontre a sûrement un sens caché comme toutes les rencontres fortuites.
Depuis toujours j'ai mené ma barque seul. On appelle ça un travailleur autonome mais parfois il n'y a que le mot qui le soit. C'est pas pour rien que j'ai œuvré pendant plusieurs décennies dans l'organisation de voyages et d'activités de groupe car à bien des égards j'aime mieux organisé les autres qu'être organisé. Je fais confiance qu'à très peu de gens pour mes affaires et relations intimes. Ces derniers doivent avoir de la délicatesse, du discernement et un certain état d'esprit. Je fais peu de concessions car je préfère la liberté aux multiples compromis malaisés ou stériles. Mon passé porte ses blessures que j'aurai pas assez d'une vie pour les guérir et les raconter. Seul moi-même doit être en mesure de ce qui est bien pour moi quitte de déplaire au passage. Je ne donnerai pas une seconde chance aux ignorants et abrutis de me faire la leçon, j'ai donné en ce sens malgré que je doive pardonner. De toute façon il faut bien apprendre quelque part. Parfois ma vigilance me fait défaut mais je dois prendre des risques pour valider mes limites et profiter au fond de cette vie qui m'est prêté pour ne pas la subir. Ce type avait une bien grande gueule et entendait peu. Je crois qu'il n'a pas compris que le comportement est plus significatif que les mots à bien des égards. Son écoute et sa parole furent de faible intensité, son attitude déconcertante et impulsive. Je m'arrête ici afin d'éviter de trop juger car les critiques sont toujours reliées à notre réalité qui n'est pas toujours arbitraire et objective. Jusqu'à quel point on est responsable de nos malheurs? Impossible à dire avec précision. Toutefois je posséde un sens d'observation qui, à maints égard, m'a servi et que les vertus prépondérantes à une vie meilleure se manifestent timidement. Ma prudence et ma méfiance m'auront privé de vivre certaines expériences j'en convient, pire auraient-elles pu être. Mon existence fut et demeure complexe comme bien des vies mais heureusement les fils ne se touchent pas trop, pas encore.
25 novembre|
Il existe trois formes d'amour, "eros" l'amour-désir lié au manque, "philia" l'amour d'amitié qui implique choix et réciprocité et "agapé" l'amour universel désintéressé, le plus difficilement accessible. Il y a quatre vertus essentielles; la justice, la tempérance, le courage et la prudence. La justice est la plus importante car sans elle la société ne pourrait fonctionner et nos vies par surcroît. On peut être tempérant, courageux ou prudent de manière égoïste. Un tyran peut être très courageux sans relier ce courage à une valeur humaniste. Le courage est une force de caractère. La tempérance est une vertu qui régule le caractère perpétuellement insatisfait de nos désirs. La prudence est issue davantage de l'intelligence que de la volonté. La prudence se définit par le discernement. Mieux vaut préférer la qualité que la quantité et d'apprendre à limiter nos désirs et à se satisfaire de peu de choses selon Frédéric Lenoir. L'auteur démontre dans "la sagesse expliquée à ceux qui la cherchent" la spiritualité des livres de sagesse des auteurs anciens et contemporains qui ont le plaisir de m'accompagner dans ma soif de connaissance. Il m'est difficile toutefois de m'abreuver pendant de longues heures de ces thèmes, cela me renvois trop à mes faiblesses. Cela m'apparaît aride sur certains angles. Trop longues les lectures sur le sujet que j'éprouve une impuissance à devoir trop m'analyser et changer. Toutefois il n'est pas autant question de changer par la lecture de ces ouvrages que de reconnaître et de comprendre certaines réalités. Alors je mets quelques-uns de côté pour plus tard en orientant mes choix en alternance avec des essais plus facilitant tel "comme un roman" de Daniel Pennac écrit en 1992. On y découvre les subtilités et les richesses sur l'acte de lire en avant-plan, de l'éducation et des différences générationnelles.
La lecture anime passionnément mes soirées devant lesquels peu d'événements aussi attractifs retiennent mon attention, à part de faire l'amour mais qui, l'activité si elle est une, est temporairement hors service et dont je n'ai aucune idée du moment que la situation se rétablira. C'est là que la tempérance et la sobriété entre en jeu en attendant sagement la convergence des planètes et d'Eros. Dans un autre ordre d'idée je rencontre un type dans un café avec qui j'ai eu de nombreuses discussions dans le passé. Je l'interpelle d'un gentil "bon matin petit" et à ma surprise il me dit de poursuivre mon chemin en me jugeant de condescendant en rapport avec le "petit". Après avoir muri longuement cette affirmation étrange et en sachant que je le croiserais dans les prochains jours j'ai pratiqué ma réplique intelligemment. Salut Éric, lui disais-je deux jours plus tard, je suis un con descendant selon toi et depuis tu es devenu un con montant à mes yeux en lui suggérant de poursuivre sa lecture du Journal de Québec. J'ai fait mes choix une fois de plus adéquatement en m'affirmant avec tact et dignité devant l'ignorance.
24 novembre|
Des gens partout troquent la liberté et l'identité pour la sécurité. Sécurité financière au détriment des valeurs, sécurité pécuniaire contre la liberté d'action ou de parole. Mais est-il possible ne pas savoir que faire de sa liberté? C'est lorsque privé de liberté que son sens prend toute sa valeur. La notion de travail est importante à bien des égards mais rarement on ne la remets en question. Que signifie l'oisiveté? En absence de travail intéressé la liberté exprime de la créativité et parfois de l'anxiété. Se remettre en question peut être déstabilisant, comme douter et se questionner sur le sens de sa vie. J'entends une masse critique affirmer "c'est ça la vie ou bien on a pas le choix, c'est comme ça". Expressions creuses comme les gens qui les véhiculent. Réfléchir est un travail à temps plein n'est-ce pas? alors si mon travail ne m'amène pas à réfléchir mon jugement pourra s'atrophier. Réfléchir est relatif. "Je pense donc je suis". Il y a deux personnes dans cet énoncé, le "je" qui "se pense" ou qui croit "être" et celui qui pense. On réfléchit aux choses pratiques dans la vie mais la réflexion s'arrête promptement lorsqu'elle devient trop ardue, lorsque les doutes et les réponses dérangent. Plusieurs passent du travail aux divertissements afin de ne pas trop se questionner. Se distraire devient évitement. "Je n'ai pas le temps" est la phrase-clé du manque de rigueur ou de courage pour changer. Mon manque de temps est peut-être que ce sont mes choix qui déraillent par peur de me compromettre ou ne culpabiliser. Réfléchir est un exercice nécessaire et vital, réfléchir sur le sens de sa vie en prenant conscience de l'égo derrière le "je". Par contre la méditation équilibre la pensée et consiste à diminuer le nombre de pensées à la minute créant ainsi un espace entre chaque pensée apportant une plus grande paix et lucidité. On comprendra qu'un débit important de pensées est éreintant. Lorsque l'esprit est calme une meilleure communication s'impose naturellement avec soi-même et autrui laissant ainsi survenir l'amour comme le dit si bien David Bohm dans ses Dialogues. On ne peut tous cesser les activités pratiques en même temps car il faut des bras pour mettre en place la société et sa propre vie mais il n'est pas nécessaire d'être tous identiques en bêlant tous en même temps. La liberté est source de créativité et permets de penser le monde et de l'améliorer. Sans répit il n'y pas de recul, sans repos et d'introspection pas de progrès significatif.
23 novembre|
J'ai possédé un ardent désir d'être vu et entendu pendant de nombreuses années. Arrivé depuis quelques années à saturation de cet état nébuleux je prends plaisir maintenant à regarder et entendre les murmures de l'intérieur et en surplus entretenir des liens et conversations salutaires et pragmatiques avec les gens que je choisi. J'avais besoin de reconnaissance et du regard d'autrui pour m'aimer, chose qu'il m'était difficile de faire par moi-même. Je m'appréciais dans l'action et les réalisations extérieures et sociales. Maintenant que je comprends mieux le schéma adopté et en regardant en arrière, il me serait impensable de poursuivre ces comportements régressifs à l'intérieur de réflexes débilitants. Toutefois je ne crois pas qu'avec amertume et regrets je puisse progresser en sagesse. J'aurais davantage d'insatisfaction si je n'avais osé rien entreprendre, en ce sens je suis victorieux. J'ai appris de ces expériences qu'elles sont le résultat ultime des révélations que je dois adoptées pour la suite.
Dans ma vie professionnelle internet et les médias sociaux ont pris une place considérable voir même trop de place mais j'ai suivi le courant comme bien d'autres inconscients qui recherchent la gloire et l'attention impunément. Plus de 5,500 personnes virtuelles composaient ma réalité qui a accaparé mon attention de façon obsédante. Dans ce monde d'indifférence et d'abstraction j'étais connecté avec tous sauf avec moi-même au point d'oublier les raisons de ma mission. Je fus obnubilé par le succès et l'attention qu'on portait à mon entreprise au point de m'oublier dans des relations souvent paradoxales et étranges. L'artiste et l'aventurier devenait entrepreneur avec les caractéristiques qui l'entourent. J'ai beaucoup improvisé des situations qui parfois étaient malaisantes voir explosives. Toutefois j'ai le mérite et la fierté d'avoir gagné ma vie honorablement avec le meilleur de mes connaissances. Une chose certaine est qu'aujourd'hui la tranquillité d'esprit et le bonheur se manifestent comme jamais auparavant dans ma vie. Je le dois à une honorable introspection, un détachement et une connaissance approfondie de moi-même et du monde. Je dois l'inspiration de mes confidences à la lecture d'un classique de la Renaissance, "mon secret" de Pétrarque. Augustin et François dans ce manuscrit entretiennent des discussions spirituelles s'inspirant des anciens. Il y a quelques années encore il m'aurait impossible de saisir le sens de ce texte consacré à l'amour, la douleur et la poésie. C'est l'une des plus anciennes conversations du Moyen Âge dont j'ai pu m'entretenir à ce jour avec intérêt et curiosité.
22 novembre|
Parfois j'éprouve soudainement certaines révélations. Les gens sur la route au hasard ou près de chez moi représentent des messagers de lumière. J'appelle cela de la synchronicité. Peu de gens rencontrés sont éveillés, la plupart étant préoccupés, enfermés et peu disponibles. La nature humaine m'apporte des réponses et la mienne me révèle des vérités à chaque étape de vie selon le niveau de conscience où je me situe. Un jour viendra que je réussirai à comprendre avec le coeur, chaque chose en son temps. C'est le chemin utilisé qui incombe non l'objectif et ce n'est jamais une ligne droite. Le défi qui m'interpelle est de savoir m'arrêter, savoir apprécier le repos, prendre conscience de mon souffle sans ressentir de la culpabilité. Je me suis souvent projeter telle une flèche sur des cibles indistinctes et méconnues. Le bonheur dépend en grande partie de la chance dit Frédéric Lenoir dépendamment de la génétique, de la famille, de l'éducation, de la culture environnante. Ensuite il incombe de faire des choix judicieux pour atteindre ce bonheur si ardemment recherché. J'aurai fait de grands détours pour arriver à ces constatations, je me serai péter la gueule à plusieurs reprises mais à l'heure de la retraite je reprends mon deuxième souffle. Epictète affirme "souviens-toi que ce qui te cause du tort, ce n'est pas qu'on t'insulte ou te frappe, mais l'opinion que tu as fait qu'on te fait du tort". Profitez simplement de la vie qui me traverse sans trop réfléchir à ce que sera demain me suffit pleinement en réalisant quelques objectifs réels à court terme. Mettre de l'espace dans mon esprit agité m'apaise afin de jouir du temps qui m'est offert ici et maintenant. Le bonheur est sagesse, c'est accepter le réel tel qu'il est et non pas comme on voudrait qu'il soit.
21 novembre|
Lorsque j'écris sur le blogue je me questionne souvent à propos du style adopté. Je me demande quel est réellement mon style et comment je veux écrire et transmettre. C'est tenté ainsi de me définir. Je sais toutefois que je ne porte aucunement vers le roman, le théâtre et la poésie pure. Je me sens bien avec la nouvelle et l'essai. Mais quel style d'écriture devrais-je utilisé qui me convienne, telle est la question que je me pose. Comme un muscle qui se développe avec la pratique, l'écriture prend forme en écrivant. Quels sont les thèmes que mes intérêts me portent? Sans vouloir être égocentrique j'aime me situer au centre du spectacle car c'est moi qui écrit et pense le monde. La vie tourne autour de soi sinon il n'y a rien d'autre qui vaille sinon le néant. Ce qui est extérieur à moi-même est en réalité absent et invisible. Le sujet m'apparait plus important que le style qui représente d'une certaine façon l'emballage mais la littérature et le langage exige une forme.
Dans mes premiers boulots de jeunesse, et il y en a eu plusieurs. Je posais tellement de questions à gauche et à droite que je dérangerais la productivité et les collèges. Je questionnais la pertinence de ces emplois, du sens de la vie et ma curiosité était vaste comme le monde. Je comprends mieux maintenant cette attitude et cette curiosité qui est celle du petit bonhomme qui avait manqué cruellement d'éducation et de support. La plupart de ces emplois étaient misérables à part quelques-uns. Je devais amasser de l'argent pour subvenir à mes besoins et acquérir de l'expérience pour plus tard, comme on dit. Mon père étant mort à mes dix ans, je l'ai amèrement regretté lui et ses manuscrits, il était journaliste. Mes enseignants, tuteurs et parents trop âgés furent absents pour combler mes manques illimités. Photographe-pigiste fut cet emploi qui me motivait car je rencontrais pleins de gens dans des situations variées et inusitées. L'aventure me découvrait et je m'en suis imprégné rapidement au point d'y laisser ma peau à plusieurs reprises. Les images et les mots m'ont toujours fasciné, l'absolu, le désir de vivre intensément une profonde liberté. Je devins photographe pour le musée des beaux-arts, différents salons, la télévision communautaire, je faisais du figuratif, du portrait, des cartes postales, des reportages, du marketing. J'ai appris à développer mon côté créatif et entreprenant, deux composantes de ma personnalité actuelle.
J'étais très séducteur, fonceur mais naïf et maladroit, ce qui m'amena à vivre de nombreuses situations enivrantes et parfois malaisées. Du moins je m'exerçais à affirmer mes besoins et mon désir de réussir en affaires et avec les femmes. N'étant pas diplômé de quoi que ce soit, plus tard dans la vingtaine j'entrepris des études collégiales en tourisme. Je faisais beaucoup de sport et de cyclotourisme à cette époque ayant parcouru seul à vélo la Nouvelle-Angleterre jusqu'à New York et Boston. Ma motivation fut telle à la découverte de ces nouveaux horizons que les études en tourisme allaient de soi. Et j'ai voyagé beaucoup sur tous les continents avec des tas de gens différents allant de juge à ministre, policiers revendicateurs, grande gueule ou égocentriques personnages ingratas sans oublier les ces jolies mademoiselles qui auront croisé mon regard. En revisitant rapidement ce cortège inégal d'expériences et d'émotions je me questionne sur le présent et mes victoires lourdement acquises. Je reviens à la case départ et je renoue avec mes convictions et intérêts d'antan. J'ai moins besoin de reconnaissance, me faire voir et admirer qu'autrefois. J'ai cesser de faire le capitaine bonhomme avec mes péripéties. Rester tranquille avec moi-même sans action excessive devient une incontournable nécessité. Le silence, l'immobilité et la solitude ne m'effraient plus comme avant. Jadis intranquille pour reprendre le titre du journal de Pessoa, je suis devenu relativement sage par l'accumulation des années et d'un corps qui se fatigue plus rapidement. Les images et les mots perçus et utilisés revendiquent davantage d'espaces conscients. Peut m'importe le style pourvu que libère les mots crus et incisifs. M'imprégner de la fluidité de mon être, libérer les flots d'émotions qu'aucuns barrages ne peux freiner, voilà mon désir actuel. Mon leitmotiv est ma transparente ouverture sur le monde, ma créativité et ma liberté retrouvée de n'appartenir qu'à moi seul pour le meilleur et le pire. J'ai soif de vérité et de sagesse suffisamment pour vouloir me retirer substantivement de la masse critique quitte à y revenir plus tard affranchi de mes intimes découvertes. La sagesse est un processus individuel et non collectif, elle s'invite par la connaissance et la maîtrise de soi, par la méditation et des lectures à caractère spirituel. Savoir prendre ses distances du bruit inhérent de la foule devient essentiel pour une vie bonne comme disait les sages de l'Antiquité. Les religions ont enterrées les philosophes mais ne sont pas disparus pour autant. Poser les bonnes questions et se les poser est le début de ce long apprentissage dans la quête de paix et de bonheur.
17 novembre|
"L'éducation est l'enjeu le plus important de l'avenir. Ce qui manque à l'éducation contemporaine est l'apprentissage du doute et du questionnement pour que l'éducation ne soit pas simplement la préparation à une vie professionnelle dédiée au progrès des sciences et du savoir. L'important est de découvrir très tôt au contact de la pluralité des vies possibles en construisant nos relations avec les autres avec la part d'incertitude et de hasard qu'on rencontre dès que l'on sort de soi-même". La vie est comme une auberge où je séjourne jusqu'à l'arrivée de la diligence de l'abîme. Je ne sais où elle me conduira, car je ne sais rien. Je pourrais la considérer comme une prison, du fait d'être contraint d'attendre entre ses murs; je pourrais la considérer comme un lieu de bonne compagnie, car j'y rencontre des gens. Dans cette auberge certains se prélassent sans sommeil amorphes dans leurs lits, d'autres bavardent dans le salon et les autres contemplent le paysage à la fenêtre se délectant du vent qui souffle. Depuis longtemps j'ai l'habitude d'annoté des textes et citations dans le but de transmettre, c'est davantage une passion qu'un travail. Ne sachant absolument pas vers qui je m'adresse, cela n'a pas d'importance du moment que j'exprime ou transmet l'essence même de ce à quoi je crois important à mes yeux. Je réalise que les mots utilisés parfois sont teintés de crispations comme si j'éprouvais des résistances à me laisser porter dans le courant. J'ai peur que la rivière dans laquelle je m'agite me déverse dans le néant. Les mots qui me plaisent sont ceux qui révèlent des images. Dans ma carrière de travailleur autonome je fus un passeur, un catalyseur d'énergie, cela fut ma véritable vocation. On ne choisi pas son public, c'est lui qui nous choisis. Nous nous accordons beaucoup plus d'importance que l'on en a vraiment et à son rôle. À l'auberge ce soir je me délecte d'une délicieuse musique, je ne suis pas prêt de voir la diligence arrivé mais je décide de si peu. Mes meilleurs compagnons sont les livres, mes amis ne les comprennent pas, ils sont probablement fait pour autre chose que je ne saisi pas. Peut-être que mes amis ne sont pas les bons pour ces choses-là.
16 novembre |
Jean-Marie Guéhenno écrit "Dans un monde accidentel, et pour ainsi dire illisible, les individus dépossédés d'une identité collective pensent d'abord à eux-mêmes. On n'attend plus d'un État qu'on méprise qu'il incarne une ambition collective, et on n'est pas prêt à mourir pour lui. Mais on attends que ses serviteurs meurent pour nous et tiennent à distance tout ce qui pourrait menacer les individus que nous sommes devenus". Le collectif en Occident perd sa vitalité au détriment des valeurs individuelles. "La perte de légitimité des institutions politiques et l'affaiblissement concomitant des liens sociaux ont commencé avec la multiplication des actes d'incivilité et, au bout du chemin, débouchent sur la violence et le crime". L'identité individuelle est devenu au fil du temps le déversoir de nos attentes. La peur de l'autre est omniprésente, le monde virtuel a pris la place du monde physique et les habiletés traditionnelles et communautaires se dissolvent. En passant le plus clair de son temps devant un écran ou seul dans sa voiture on creuse son individualité. Heureusement que les réalités d'ici ne sont pas les mêmes partout, le navire prend l'eau. Peut-être est-ce un passage obligé le temps qu'une ère nouvelle émerge. Vivre dans un rang perdu m'est souvent apparu intéressant mais j'y serais trop dépendant d'une voiture et trop isolé avec le temps. Dans un village je serais trop près des potins. Dans les grandes villes américaines des millions de gens quittent ces mégalopoles pour des plus petites villes à dimension humaine et à proximité des espaces verts. Tucson, Salt Lake City, Denver, Austin, San Antonio représentent des pôles d'attractions considérables actuellement pour vivre aux États-Unis.
Québec demeure un bon choix. Peu de cités ont une force d'attraction chez moi au Québec. Ailleurs au Canada c'est l'anglais qui trône. J'ai longtemps aimé les Cantons de l'Est mais elles sont presque devenues au fil du temps une banlieue bourgeoise de Montréal qui ne cesse d'étendre ses indifférentes tentacules. Mon espace vert est le parc des Champs-de-Bataille à deux pas de chez moi, le nom est évocateur de mes luttes. Depuis peu à force de comparer différents lieux je me considère choyé de vivre dans ce quartier fort appréciable avec ces services de proximité. Je me sens privilégié de pouvoir me passer d'une automobile durant l'hiver. Il y a de petites villes au Québec qui seraient probablement stimulantes d'y vivre par exemple Victoriaville au Centre du Québec pour sa dimension humaine. Cette région est l'une de mes préférées au Québec pour sa plus grande facilité d'y créer des liens et la beauté du territoire. Québec n'obtient pas la palme pour tisser des liens durables, cela est mon humble opinion. C'est le lot des grandes cités et Québec avec sa population qui avoisine le million d'habitants ne défait pas la règle. On pourrait dire que j'ai le choix de vivre ailleurs, plus facile à dire qu'à faire. C'est comme l'indépendance du Québec, c'est trop tard car on fait pas un pays avec des vieux et des jeunes festoyants inlassablement dans le monde virtuel. La peur fait parti de l'essence même des québécois, peur de l'autre, des différences, peur d'avoir peur, de se tromper. Ce soir je suis bien chez moi avec cette douce neige qui orne mes fenêtres. Je refais le monde et je me sens davantage être au lieu d'agir, de réfléchir davantage que "faire quelque chose". Suis-je arrivé au bout d'une course tel Forest Gump qui après avoir couru plusieurs années s'arrêta "sur le champs" pour retourner à la maison. L'harmonie, plutôt que le dépassement de soi, doit-elle me définir dorénavant ?
14 novembre|
"Je pense donc je suis" disait Descartes. Oui et nous avons le droit de douter! Cela peut d'ailleurs être une force. Laisser place à l'incertitude permet en effet de s'interroger, d'affiner ses jugements ou de se découvrir des capacités d'empathie. Je peux même douter du "je" qui s'affirme. Sceptique je le suis, je doute de tout et de rien. Le "je" peux contenir des distorsions cognitives qui peut contenir dans ce moi un autre. J'ai horreur des gens qui affichent une trop grande confiance, qui jamais ne doutent. La retraite me va bien à vrai dire, je trace lentement mon stoïcisme avec les années, je ne puis me fuir. Les stoïciens pensent que la meilleure preuve de la qualité philosophique d'un individu est non pas ce qu'il dit, mais la manière dont il se comporte. Pour mener une bonne vie, il faut, pour les stoïciens, comprendre les règles de l'ordre naturel, car selon eux tout est enraciné dans la nature. N'en demeure que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir. J'aime discuter, écrire et réfléchir. Toutefois parler pour ne rien dire où parler à des ignorants m'épuise. Je lis un bouquin sur l'intranquilité du portugais Fernando Pessoa. Rarement je n'ai lu d'aussi beaux textes sur le mal de vivre. Plusieurs écrivains maudits comme on les appelait jadis transposaient sur la page blanche leur mal-être avec beaucoup de style et de poésie. De nos jours plusieurs d'entre-eux auraient bénéficié d'une importante pharmacopée. Écrire devient une nécessité pour ne pas sombrer dans la folie, je comprends le geste. Ils étaient maudits car ils n'étaient pas de leurs temps dans leurs propos en lien avec les moeurs ou ils avaient le courage d'exprimer leurs sentiments sur la voie publique et cela dérangeait. La Hollande a accueilli plusieurs écrivains censurés dans leurs propres pays grâce aux calvinistes, c'est pour cette raison que j'ai tant aimé la Hollande et les hollandais. Je m'identifie à Pessoa sur certains aspects, je m'y retrouve devant cette lassitude partagée grandissante de mes congénères. Mes blessures d'enfant me relient à leurs passés et les mots déployés. Je ressens l'enracinement aujourd'hui ici non pas par amour mais par volonté d'y parvenir. En devenant maître de moi je deviens maître chez moi. Je m'enracine paradoxalement en m'abrutissant au contact de mes concitoyens. Sur un angle différent, je me repose, étudie et réfléchis entre deux voyages. J'attends de moins en moins la sollicitude d'autrui car je me nourris de mon propre sang. Les modèles m'ont cruellement manqués, je n'y peux rien, je fais avec ce que je suis et je m'aime ainsi, libre et authentique. Exprimer ces propos est une pure libération. Pessoa écrit "je suis comme un homme qui chercherait distraitement quelque chose et qui, entre la quête et le rêve, aurait oublié ce qu'il cherchait. Renoncer c'est se libérer".
12 novembre|
Le monde se transforme rapidement depuis quelques décennies. Internet a changé la société littéralement. Les institutions démocratiques que les sociétés ont érigées depuis la Grèce Antique que l'on connait s'effritent dans le monde virtuel et ses algorithmes. Le livre de Jean Marie Guéhenno "le premier XXIe siècle" propose une réflexion approfondie de la globalisation à l'émiettement du monde. L'auteur fut secrétaire adjoint des Nations Unies et enseigne à l'université de Colombia. Il serait pour moi ardu de faire une dissertation de ce gigantesque ouvrage. Néanmoins je peux affirmer que le monde que je suis né et celui où je suis maintenant c'est littéralement transformé. Le recueil de données, l'intelligence artificielle, les nouveaux agitateurs virtuels, les GAFA sont les nouvelles réalités qui modifient le monde. "Comme des rivières souterraines qui gonflent à l'abri des regards, les foules virtuelles de l'internet jaillisse soudain dans l'espace public, sans qu'on les ait vues venir. Elles deviennent un torrent difficile à contenir." Les individus dans ces groupes virtuels se font entendre par des cris et injures bien souvent qui leurs permets grâce aux algorithmes de se regrouper partout dans le monde. Ces groupes ne propagent pas leurs propos sur les bases du savoir et des connaissances de là les dangers contre la démocratie. Le populisme et les groupes totalitaires des dernières décennies sont alimentés par internet et ses groupes tout comme le fut la radio à l'émergence du facisme. La politique grâce à internet est influencée par la montée de l'extrême-droite dans le monde notamment.
Que peut-on faire? S'éduquer, lire, développer le discernement et être prudent avec les gourous virtuels. Ce n'est pas parce que quelqu'un est populaire qu'il est nécessairement bourru de savoir et de sagesse. Je conseille la lecture de ce bouquin pour découvrir la face du monde actuel. Les forces individualistes et les miroirs que forment internet transforme la culture et les collectivités. Chacun sur sa toile se permets de rivaliser avec les autorités en proposant un langage commun dans un mépris considérable. Sans les institutions démocratiques le monde redeviendrait le Moyen Âge avec ses hordes de barbares trumpistes et poutiniens. Pour ma part je vis tant bien que mal dans ce monde étrange, seul, retraité et sans enfants. Par choix je ne saurais dire mais il est peut-être mieux ainsi avec les paramètres de la société actuelle. L'avenir n'a plus les mêmes représentations pour moi à ce stade et comme plusieurs je suis le courant du désenchantement. Si le monde est en voie de devenir meilleur alors il reste beaucoup de chemins à parcourir dans le chaos. Peut-être que le chaos est notre condition humaine car nous n'avons pas trouvé des solutions durables. Reste le hasard, la chance et les projets de voyage pour m'arrimer à mes rêves jusqu'au prochain déluge.
1er novembre |
Je vis tellement de bons moments à la lecture de certains auteurs. Les mots mis sensiblement les uns à côté des autres avec discernement m'éclairent de délicieuses vérités. L'abondance n'assure pas nécessairement la liberté affirme Jacques Godbout. Je cite Saül Bellow prix Nobel en littérature que les livres servent à compenser le désespoir ou la médiocrité de l'existence. Flaubert croit que l'écrivain par le biais des images et du style fournit les qualités humaines dont manque le monde extérieur. Le Québec vue du ciel est une mosaïque rectangulaire à angle droit comparativement à plusieurs pays du monde. Tous ces rectangles parfaits sont éclairés de façon disproportionnée par l'électricité vue du ciel, trésor qu'il en soit du Québec. La richesse à ce niveau créé de la laideur à mon avis. Cette richesse nous permet-elle de vivre selon nos moyens? A constater l'endettement de nos concitoyens on ne saurais dire. Deux choix nous sont proposés, diminuer nos besoins ou augmenter notre pouvoir d'achat. Cette dernière me semble arrivé à saturation de même que les ressources à qui l'on doit notre survie.
J'aimerais pouvoir emmagasiner les connaissances de ces bouquins. Le temps passé avec ses êtres d'une talentueuse conscience et d'un évident discernement m'éblouis considérablement. J'ai tellement changé depuis quelques années pour le mieux que je m'en étonne moi-même, la littérature en est pour quelque chose. Je suis plus modéré dans mes propos, plus poli et courtois avec autrui sans toutefois méprisé mes convictions qui sont de plus en plus confirmées. Hier une jeune femme a engueulé son copain à vive voix sur la rue et ce matin elle marchait radieuse avec un autre par la main. Le monde est fait de ces incohérences, Camus aurait dit de l'absurdité. Un garçon aide son grand-père sur internet et ce dernier lui dit qu'en échange il lui transmettra des connaissances de son enfance. Le garçon lui dit que ça ne l'intéresse pas. C'est comme ça que la chaîne de transmission se rompt par ici. Internet est capable de répondre à tous les désirs. À la fin de notre vie dira-t-on grâce à internet que je suis devenu un homme ou bien j'étais orphelin mais grâce à ma souris j'ai eu une enfance heureuse. Mitterand, ancien président de la République disait que le paysage de son enfance avaient des odeurs de terre et que l'on y entendait le vent dans les feuilles, ces choses lui ont inspirés toute sa vie.
30 octobre|
Il est difficile et en même temps soulageant le retour à la maison après plusieurs mois d'escapade. J'ai beaucoup écris depuis deux ans en vanlife. Ce geste s'avère essentiel surtout lorsqu'on passe la plupart de son temps seul. Ce n'est pas toujours par choix. Lire et écrire devient incontournable. Depuis peu j'ai appris que je devais cesser de comprendre les gens et les évènements par la tête mais plutôt avec le coeur car trop souvent on n'y arrive pas. Depuis mon récent voyage aux États-Unis me déposer devenait vital avant de réécrire pour me laisser émergés de nouvelles inspirations et états d'âme. J'observe ce qui se passe en moi et autour de moi. Je suis plus attentif à mon environnement depuis la retraite, au bruit, aux distractions futiles. Mon immersion aux États-Unis m'a fait grand bien malgré les courbatures au retour. J'ai compris ce que je redoutais que le Québec, malgré ses efforts herculéens, demeure le parent pauvre de l'Amérique. La culture au Québec est devenue pour moi une inculture, c'est-à-dire une machine à fric pas plus ni moins qu'aux États-Unis. Je lis beaucoup des essais d'auteurs intellectuels québécois pour tenter de saisir notre nature tels Jacques Grand-Maison (les valeurs qu'on parlent si peu) Jacques Godbout (lire c'est la vie) Mathieu Bélisle (bienvenue au pays des gens ordinaires), Gilles Archambault, Joseph Facal. En me promenant dans ma ville natale Québec je constate l'indifférence et l'ignorance qui y règne. Mettre sur le dos les systèmes en place est une fuite. Je perçois des gens bien informés mais peu éduqués, pétris dans leurs habitudes en lien avec le fric et les divertissements. À l'école les étudiants ne sont préparés qu'à se reproduire et se fondre à leurs éventuels boulots sans obtenir les connaissances de base et les valeurs que tous devraient assimilées. Je sais que j'exagère et qu'il y a beaucoup de belles personnes avec qui échanger mais ces dernières s'agitent silencieuses en vase clos. Les villes sont laides par leurs rythmes et leurs indifférence, Québec n'y échappe pas sauf pour quelques endroits spécifiques hors de la foule. Bien entendu cela est mon opinion que peu de gens partagent en public ou ne veulent pas s'avouer vaincus ou négatifs. Toutefois sans gêne ils s'affirment anonymement sur les réseaux sociaux sous de fausses représentations tels des lâches.
Je lis des romans à l'occasion et j'écoute peu ou pas la télévision depuis un an, cela ne me rejoins plus. Je préfère le silence dans la lecture. "Tout le monde en parle" qui auparavant m'informait m'apparaît aujourd'hui insipide et ne m'apporte que des distractions stériles sur des potins ludiques parfois insignifiant. Je n'y vois qu'une société avide de consommer de l'information divertissante et générales en diffusant leurs intérêts personnels. Le titre même de l'émission m'en éloigne. Les modèles d'informations de masse, les téléréalités et les pseudo-séries dramatiques ne n'apparaissent plus crédibles ou suis-je devenu davantage spirituel. On offre à ce qui veut bien entendre, voilà ou nous en sommes c'est-à-dire réducteur. Rien de profondément spirituel dans ce spectacle médiatique. J'aimais de loin le Grand Cirque à TV5 qui n'avais aucune prétention égocentrique. Les gens et la culture se nivèlent par le bas constamment de là provient le populisme si présent aujourd'hui.
Mon campeur m'a quitté pour son grand sommeil hivernal jusqu'au printemps et c'est bien ainsi. Ayant arpenté des milliers de kilomètres sur les plus belles routes d'Amérique du Nord en prenant soin de Béa inlassablement. Le temps était venu de me reposer afin d'entreprendre une aventure complètement différente cette fois-ci cet hiver à l'ouest de Cuba. J'y apporte mon vélo avec des sacoches afin de parcourir des centaines de kilomètres sur la perle des Caraïbes et découvrir le peuple cubain et sa chaleur humaine. Demeurez tout l'hiver au Québec me casserait les os et me glacerais le sang. Je réalise un vieux rêve encore une fois et j'ose espérer que si la santé me le permet j'y séjournerai plusieurs semaines chaque hiver. J'habite le centre-ville de Québec et les gens que je croise sur les trottoirs ont le regard d'une indifférence glaciale. Les salutations ou regards sympathisants n'habitent ces ombres lorsqu'on a de l'argent à offrir, nourrir leurs égos et encore. J'en conclus que je me sens étranger dans ma propre ville. Je comprends ces étrangers qui débarquent en déployant pour plusieurs de l'ouverture que l'on nomme immigrants. La prochaine grande révolution du Québec ne se fera pas avec les québécois de souche mais avec ces nouveaux arrivants. Je ne tiens pas compte de la jeunesse affairée sur leurs téléphones intelligents et ne saurais faire confiance aux générations futures pour la suite des choses qui ne connaissent le monde que dans leurs écrans de smartphones.
Mes propos semblent être le fruit de malaises et d'inconforts. Il est probable que je sois un éternel idéaliste rêveur insatisfait peu importe où je me trouve. Je n'ai pas toutes les réponses à mes questions et c'est peut-être mieux ainsi. C'est à l'intérieur de moi seul qu'existe le paradis et dans quelques plaisirs tels la connaissance et l'amour qui ne cesse de se dissimuler. C'est dommage qu'avec tous les gens autour je me sente si seul néanmoins. Je ne tiens pas à m'inscrire à des cours de l'université des aînés ni dans les ennuyants centres communautaires de loisirs pour m'y faire des amis, je n'y crois pas de même qu'à ces trop nombreux catalogues d'humains virtuels qui ont tous les mêmes choses à raconter. Mes mots sont sévères envers mes concitoyens mais j'assume en grande partie mes critiques qui évidemment ne s'adressent pas à tous. Reste les ombres sur les trottoirs à croiser et me divertir de leurs passages. À Cuba les premiers mots appris seront des mots d'amour car ici on est trop préoccupé par soi-même et pour ces choses-là.
23 octobre|
Je transcris un texte intégral d'Antony Hopkins qui reflète de façon inouïe ma pensée. Rare sont les fois dans mon blogue que je laisse autant de place à un interlocuteur mais ces propos sont essentiels pour la suite des choses afin de me réaliser pleinement ici et maintenant. "Laisse partir les gens qui ne sont pas prêts à t'aimer. C'est la chose la plus difficile que tu auras à faire dans ta vie et ce sera aussi la chose la plus importante. Arrête d'avoir des conversations difficiles avec des gens qui ne veulent pas changer. Cesse d'apparaître pour les personnes qui n'ont aucun intérêt à ta présence. Je sais que ton instinct est de tout faire pour gagner l'appréciation de ceux qui t'entourent, mais c'est une impulsion qui vole ton temps, ton énergie, ta santé mentale et physique. Lorsque tu commences à te battre pour une vie avec joie, intérêt et engagement, tout le monde ne sera pas prêt à te suivre à cet endroit. Cela ne signifie pas que tu dois changer ce que tu es, cela signifie que tu dois laisser partir les gens qui ne sont pas prêts à t'accompagner. Si tu es exclu, insulté, oublié ou ignoré par les gens à qui tu offres ton temps, tu ne te rends pas service en continuant à leur offrir ton énergie et ta vie. La vérité c'est que tu n'es pas pour tout le monde et tout le monde n'est pas pour toi. C'est ce qui te rend si spécial quand tu rencontres des gens avec qui tu as de l'amitié ou de l'amour partagé et tu sauras à quel point c'est précieux. Il y a des milliards de personnes sur cette planète et beaucoup d'entre elles vont les trouver à ton niveau d'intérêt et d'engagement. Peut-être que si tu arrêtes de venir, ils ne te chercheront pas. Peut-être que si tu arrêtes d'essayer, la relation prendra fin. Peut-être que si tu arrêtes d'envoyer des messages, ton téléphone restera sombre pendant des semaines. Cela ne veut pas dire que tu as ruiné la relation, ça veut dire que la seule chose qui la tenait était l'énergie que toi seul donnais pour la maintenir. Ce n'est pas de l'amour c'est une attache. C'est donner une chance à ceux qui ne le méritent pas !
Tu mérites tellement plus. La chose la plus précieuse que tu possède dans ta vie est ton temps et ton énergie, car les deux sont limités. Aux gens et aux choses que tu donnes ton temps et ton énergie, définira ton existence. Lorsque tu réalises cela, tu commences à comprendre pourquoi tu es si impatient lorsque tu passes du temps avec des personnes, des activités ou des espaces qui ne te conviennent pas et ne doivent pas être près de toi. Tu commences à réaliser que la chose la plus importante que tu puisses faire pour toi-même et pour tous ceux qui t'entourent, est de protéger ton énergie plus férocement que tout autre chose. Fais de ta vie un refuge sûr, où seules les personnes compatibles avec toi sont autorisées. Tu n'es pas responsable de sauver qui que ce soit. Tu n'es pas responsable de les convaincre de s'améliorer. Ce n'est pas ton travail d'exister pour les gens et de leur donner ta vie ! Tu mérites de vraies amitiés, de vrais engagements et un amour complet avec des gens en bonne santé et prospères. La décision de prendre de la distance avec des personnes nuisibles te donnera l'amour, l'estime, le bonheur et la protection que tu mérites".
18 octobre |
"Bienvenue dans le pays du monde ordinaire" est le titre du bouquin que j'achève de Mathieu Bélisle. Enseignant en littérature à St Jean de Brébeuf, cet essai retrace l'histoire du Québec depuis la Grande Noirceur jusqu'à nos jours. Ordinaire est le peuple québécois selon lui. Je m'intéresse à ce sujet voulant satisfaire ma curiosité par d'autres sources qui ne proviennent pas du terroir médiatique. J'aime saisir le pourquoi et le comment de nos caractéristiques sociales et culturelles. Le québécois moyen est fortement prosaïque, c'est-à-dire qu'il manque d'élégance, de noblesse, de poésie, c'est Bélisle qui l'affirme. Notre passé fut profondément catholique et paysan. Les anglais ont connus la période industrielle avant nous peuple du défrichage ce qui n'est pas mauvais en soi mais cela a créé un retard sur notre évolution en nous maintenant dans la pauvreté. À la révolution tranquille les québécois ont repris le retard en acquérant une richesse matérielle collective satisfaisante par la démocratisation et le savoir faire. Le cynisme est un trait de personnalité distinct du québécois, l'humour en vogue depuis les années 80 est cynique. Il est passé de symbolique et burlesque à celui de politique à ludique. Le cynisme critique l'autorité en place. Diogène fut le père du cynisme dans l'Antiquité en émettant des doutes sur les influences de Platon. Paysan et colonisé voilà notre patrimoine. Les protestants ont moins d'intermédiaires ce qui leurs ont permis de développer une plus grande autonomie. Dans la religion protestante Dieu est davantage en relation directe avec les anglais car les intermédiaires sont supprimés affirme Bélisle.
La culture s'est développée au Québec avec beaucoup de censure. Carnegie, riche philanthrophe américain, voulait offrir une grande bibliothèque à Montréal que des voix s'élevèrent pour y voir le péché dans les futurs manuscrits de la bibliothèque. Le Québec a hérité d'un retard flagrant dans son évolution, son éducation et son indépendance en rapport avec les anglais et les américains. Les québécois n'étant pas en pouvoir de force ont été largement sur la défensive. Les autorités en place nous faisaient croire à des dangers multiples qui n'étaient en fait que de sottes élucubrations pour transmettre la frayeur et maintenir le pouvoir sur le peuple. Il ne fallait pas être conquis totalement mais nous avons fait quand même allégeance à la couronne britannique. Ce livre est écrit avec finesse et bon goût relevant nos caractéristiques et nos racines. Je ne ferai pas la dissertation du livre, je ne suis pas critique littéraire mais j'aime par dessus tout les propos éclairés de cet écrivain. Il aurait été le genre de professeur que j'aurais aimé avoir pour transmettre les connaissances. J'apprécie les lumières que les bons écrivains fustigent. Trop d'importance est accordée aux journalistes et comédiens pour transmettre les idées. Les écrivains d'ici sont souvent mal aimés et incompris et font peur ou inspire peu confiance. Je suis à contre courant depuis longtemps, réfractaire car mes sources d'informations et d'influences n'ont pas toujours été au niveau. Maintenant grâce à la lecture, l'introspection et plus de liberté j'ai davantage de discernement et affirmer ma confiance. Bélisle à la fin de son essai parle d'américanité, des américains et de leurs idéaux malgré leur morale parfois somnolente et superficielle. J'aime les États-Unis, son peuple contrasté et surtout le flegme qu'il affiche inlassablement. Cette caractéristique représente leurs forces qui m'enchantent au plus haut point. C'est en parti le secret de leurs succès avec leurs idéaux qui ne se fractionnent pas à la moindre secousse. Ils sont les gendarmes de la planète, ça me rassure d'une certaine façon lorsque je compare avec le reste du monde. Je privilégie les moins pires car il n'y a pas de monde idéal malgré qu'on le cherche constamment.